L'éolien en questions-réponses

​​​​​​​Les éoliennes sont-elles bruyantes ?

A 500 m d’une habitation (distance minimum en France), le volume sonore d’une éolienne en fonctionnement s’élève à 35 dB, soit l’équivalent d’une conversation chuchotée.

La réglementation sonore applicable aux éoliennes est une des réglementations les plus exigeantes d’Europe. Elle fixe un critère d'émergence ou de « dépassement » par rapport au bruit ambiant : moins de 5 dB le jour et moins de 3 dB la nuit.

La pertinence de cette distance minimale a été débattue récemment dans le cadre de la Loi pour la Transition Energétique. Elle est considérée comme suffisante par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) et a été maintenue lors de l’adoption de la loi.

Par exemple, en Angleterre, cette distance est de 350 m et les collectivités peuvent fixer des préconisations supplémentaires. En Allemagne, en Espagne ou au Canada, ce sont les régions qui fixent une distance, allant de  300 m à 10 fois la hauteur des éoliennes. En Suède, seule la réglementation acoustique fixe la distance nécessaire.

Consultez le dossier d'actu-environnement : "Tout savoir sur le bruit émis par des éoliennes" et regarder une vidéo sur le bruit des éoliennes.

Les infrasons générés par les éoliennes sont-ils dangereux pour la santé ?

Les niveaux infrasoniques émis par les éoliennes sont inférieurs à ceux de la plupart des bruits de la vie quotidienne. L’infrason est un bruit ou une vibration correspondant aux très basses fréquences (< 20 Hz), la gamme la plus grave de l’environnement sonore. Ils sont omniprésents dans notre environnement et peuvent être naturels (vagues, vent...) ou artificiels (circulation routière, explosion, etc.).

Les niveaux d’infrasons générés par les éoliennes sont, au même titre que ceux générés par les équipements dans les habitations elles-mêmes et les activités humaines et sociétales, trop faibles pour être considérés comme gênants ou pouvant nuire au confort acoustique et à la santé des riverains de parcs éoliens.

Début 2017, un nouveau rapport de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (Anses), souligne que «  les connaissances actuelles en matière d’effets potentiels sur la santé liés à l’exposition aux infrasons et aux basses fréquences sonores ne justifient ni de modifier les valeurs limites d’exposition au bruit existantes, ni d’introduire des limites spécifiques aux infrasons et basses fréquences sonores ».

Télécharger le rapport complet de l'ANSES

Pourquoi voit-on des éoliennes arrêtées ?

Il existe quatre cas de figure durant lesquels les éoliennes peuvent ne pas tourner :

- S’il n’y a pas assez de vent : en effet, une éolienne démarre quand le vent est supérieur à environ 10km/h selon le type d’éolienne ;

- S’il y a trop de vent : en effet, s’il y a trop de vent les éoliennes s’arrêtent automatiquement pour des raisons de sécurité (au délà de 90 km/h). La pale peut se mettre en position « drapeau » (cette position lui évite de prendre le vent), le frein, situé à l’intérieur de l’éolienne, peut se mettre en marche ;

- Pour des opérations de maintenance et de réparation, pour des raisons de sécurité du personnel; 

- Pour des raisons propres à chaque parc éolien: suivant les caractéristiques du parc éolien, les éoliennes peuvent être arrêtées pour raisons environnementales.

Les éoliennes sont-elles susceptibles de dévaluer les biens immobiliers ?

Afin de donner des informations adaptées, Q ENERGY France s’appuie sur l’étude réalisée par l’ADEME en mai 2022 (Eoliennes & Immobilier). 

Lire l'étude complète.

Cet étude combine deux approches :

- Une approche quantitative qui utilise la base DVF (base de données regroupant toutes les transactions de biens immobiliers réalisés en France au cours des cinq dernières années) sur la période 2015-2020 en la combinant avec le recensement des éoliennes installées en France à la fin de l’année 2020.

- Une approche qualitative qui s’appuie sur le retour de riverains de communes situées à moins de 5km d’une éolienne (124 retours de riverains dans 20 communes de 4 régions différentes), sur une analyse bibliographique (79 éléments bibliographiques étudiés) ainsi que des interviews réalisées auprès d’agents immobiliers, de maires, de commissaire enquêteur…

L’étude conclut de la façon suivante : l’impact de l’éolien sur l’immobilier est nul pour 90 %, et très faible pour 10 % des maisons vendues sur la période 2015-2020. On peut cependant noter que faute de données disponibles l’impact n’a pas pu être quantifié pour les habitations à proximité directe (entre 500m et 2 km) des éoliennes. L’étude met en avant que l’impact n’est pas absolu. Que celui-ci est de nature à évoluer dans le temps en fonction des besoins ressentis par les citoyens vis-à-vis de leur environnement, de leur perception du paysage et de la transition énergétique.

Enfin, si les craintes concernant la baisse des prix de l’immobilier s’appuient sur la détérioration supposée et subjective des paysages, il faut aussi rappeler qu’un parc éolien contribue à l’amélioration du cadre de vie des communes rurales par les recettes fiscales qu’il génère, ce qui peut entraîner une revalorisation, parfois très importante, de la valeur des biens. Comme rappelé précédemment, cette création de richesse sur le territoire est plutôt vectrice d’une dynamique positive d’accroissement de la population plutôt qu’un frein au développement de la commune.

Quelle est le coût de l’énergie éolienne pour les collectivités ?

Le coût de production de l’éolien terrestre est compris entre 50 et 71 euros/MWh produit en fonction du gisement et des dimensions. C’est l'une des énergies électriques provenant de sources renouvelables électriques présentant un potentiel de développement important en France.

 
Source : ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) http://www.ademe.fr/http://www.ademe.fr/

Toutes les filières énergétiques en phase de développement – comme le nucléaire, le thermique ou l’hydraulique en leur temps – ont bénéficié d’un soutien économique de la part des pouvoirs publics. C’est le cas de l’éolien, avec la création du tarif d’obligation d’achat en 2001, confirmé en 2008 puis 2014. C’est le seul dispositif de soutien dont a bénéficié la filière éolienne.

La contribution au service public d’électricité (CSPE), payée par tout consommateur d’électricité, permet, entre autre, de financer une partie de ce soutien. Celle-ci est évaluée par la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) à 7,03 milliards d’euros pour 2016. Cette contribution permet de financer les énergies renouvelables mais aussi la cogénération, la péréquation tarifaire (zones insulaires), les dispositions sociales et l’injection de biométhane dans les réseaux de gaz. L’éolien n’en représente que moins de 19 %.

Depuis le 1er janvier 2016, la CSPE était fixée à 22,5 €/MWh pour les ménages. Cependant à cause du contexte géopolitique et de l’augmentation des prix de l’électricité depuis l’année 2021, le gouvernement a décidé de mettre un place un bouclier tarifaire depuis février 2022 en fixant la CSPE à 1 €/MWh pour les souscriptions d’une puissance inférieure à 36 kVA et à 0,5 €/MWh pour les contrats d’une puissance supérieure. Cela correspond au tarif minium déterminé par le droit européen. Cette baisse est effective au moins jusqu’au 1er février 2023.

Avant cette baisse exceptionnelle, cette taxe représentait pour un ménage français avec une consommation de 4 679 kWh par an (consommation moyenne d’un ménage en France) 105 euros par an soit environ 20 € pour l’énergie éolienne.

Quelle est la durée de vie d’un parc éolien ?

Aujourd’hui, les éoliennes sont conçues pour avoir une durée de vie minimum de 25 ans. Au bout de ces 25 années, nous diagnostiquons s’il faut changer un élément lourd de l’éolienne (génératrice, pale, etc). Il se peut que nous devions changer l’éolienne en entier : nous étudierons donc l’opportunité de mettre des éoliennes de nouvelle génération (même taille, mais puissance supérieure par exemple). Nous pouvons aussi faire le choix de démanteler le parc. 

Les éoliennes représentent-elles un risque pour les oiseaux ?

Si le risque de collision entre les oiseaux et les éoliennes existe, pour autant la conception des projets au regard des enjeux environnementaux identifiés permet aux éoliennes d'avoir un faible taux de mortalité par rapport à d’autres types d’infrastructures :

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